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Résumé :
L’introduction d’ordinateurs de vote en France représente une évolution technologique importante qui peut apporter des améliorations, notamment en ce qui concerne l’allègement et la simplification de l’organisation des scrutins. Mais il apparaît que le type d’ordinateurs de vote autorisés par le Ministère de l’Intérieur rend le processus de vote invérifiable (il est impossible de recompter les votes indépendamment des machines) et que le vote échappe au contrôle populaire (les scrutateurs ne peuvent plus vérifier et certifier le bon déroulement des scrutins).
Les spécialistes en sécurité informatique ont pourtant produit des recommandations portant sur un grand nombre de critères tels le contrôle de l’intégrité des programmeurs, la production de documentations, la publication des programmes ou l’utilisation de mémoires non réinscriptibles. Ils insistent sur le fait qu’un programme électronique n’est jamais totalement fiable et qu’il est indispensable de munir les ordinateurs de vote d’un procédé d’impression d’une preuve physique de vote (bulletin papier) vérifiée par l’électeur, et automatiquement recueillie dans une urne scellée. Si les bulletins contenus dans les urnes sont réellement vérifiés et comptés, ce dispositif est suffisant pour vérifier les résultats des ordinateurs et en détecter les éventuels dysfonctionnements. Ces recommandations n’ont pas été entendues et n’ont pas été prises en compte.
Des cas de dysfonctionnements manifestes d’ordinateurs de vote se sont produits à plusieurs reprises, contredisant le discours commercial des entreprises et confirmant les affirmations des spécialistes en sécurité informatique.
Il apparaît donc urgent de suspendre les ordinateurs de vote déjà installés et de mettre en place une commission indépendante chargée de veiller à l’évolution et à l’amélioration de la procédure de vote en France en respectant ces cinq principes fondamentaux : transparence, confidentialité, anonymat, sincérité, unicité.