Le
président d’Ordinateurs-de-Vote.org, Pierre Muller, constate
:
« Ce rapport est presque exclusivement une
remontée
d’information de l’état d’esprit des
municipalités
utilisatrices d’ordinateurs de vote et de leurs problèmes
pratiques d’organisation. C’est comme si on rédigeait un
rapport sur l’avenir des OGM en questionnant les agriculteurs en
ayant plantés. ». Et il ajoute :
« C’est
d’ailleurs ce type d’approche, fondée majoritairement sur
des
"on dit" et non pas sur des travaux d’enquêtes et
d’expertises contradictoires, qui avait motivé notre refus
de
participer à ce groupe de travail. Nous souhaitions alors
que
soient mises en place des enquêtes sur le terrain et de
véritables expertises techniques alors que la direction du
FDI
recherchait un consensus sur l’acceptabilité et
l’amélioration
des machines à voter, démarche volontariste
à
l’image de celle qu’il avait eue pour le vote par internet en 2003.
»
Il est regrettable que cette association privée,
comprenant de nombreux représentants du monde
économique
(dont France Élection -vendeur Nedap- , Élection
Europe
et France Telecom) ainsi que quelques associations
d’intérêt
général, soit dirigée par un
conseiller d’État
qui, de plus, a été spécialement
délégué
à cette fonction, sur demande de Lionel Jospin (PS), par le
président Chirac (UMP) et avec le soutien du Conseil
d’État.
Pierre Muller ajoute : « J’ai
saisi la Cour des Comptes sur ce que je suspecte être une
utilisation non conforme de l’argent public par le FDI. Je suspecte
que la fonction de ces travaux serait de justifier un prochain
nettoyage réglementaire et sécuritaire, par le
ministère de l’intérieur et le Conseil
d’État,
des machines à voter afin de tenter de rassurer les mairies
»[3].
Il faut rappeler que le Forum des Droits sur
l’Internet (FDI) - comme son nom le laisse deviner, et comme
l’attestent ses statuts[1] - a pour seul objet Internet et les
communications électroniques. Les ordinateurs de vote - qui
ont concerné plus d’un million et demi
d’électeurs lors
des scrutins de 2007 - ne font aucune utilisation d’Internet,
ni
d’un autre réseau de communications électroniques
: ils
sont isolés au sein de chaque bureau de vote. L’incursion du
FDI dans le domaine du vote politique sur machines à voter
s’apparente donc à la pratique hasardeuse du hors-piste par
un
skieur débutant et sans assurance : la
collectivité
risque de payer la casse !
D’autre part, les services du
Ministère de l’Intérieur ont
communiqué
officiellement, tant sur la présence de la
société
civile dans leur propre groupe de travail interne sur les machines
à
voter[2] que sur la présentation de leurs
résultats
lors du congrès des maires, en novembre dernier[5]. Aucun de
ces engagements n’a été tenu par
l’administration. Il
est regrettable que de hauts fonctionnaires se permettent ainsi des
intrusions dans le champ de la parole politique au mépris
des
institutions républicaines et des élus.
La
sortie du rapport du FDI intervient au moment où une
fédération de scientifiques, l’ASTI,
« appelle
à ne pas recourir au vote électronique anonyme au
nom
du principe de précaution ».[4]
Contacts presse
Pierre Muller, Président Ordinateurs-de-Vote.org, 06 63 72 63 56 - presse AT ordinateurs-de-vote.org
Ordinateurs-de-Vote.org : qui sommes-nous ?
Nous sommes des citoyens réunis par notre opposition
à
l’utilisation de technologies de vote électronique immatures
dans un environnement juridique inadapté, maintenant forts
d’une pétition
de près de 100 000 signatures.
Nous ne sommes en rien
opposés à la technologie, nous nous interrogeons
seulement sur son bon usage. Bon nombre d’entre nous sont
informaticiens.
Cette volonté d’éthique dépasse
tous les clivages politiques, et nous comptons en notre sein des
représentants de tous les courants d’opinions qui font la
force de la société française.
Site
Internet.
[1] Statuts
du FDI, article 3.
[2] Notre communiqué
du 5/11/2007 à propos du groupe de travail interne au
ministère de l’Intérieur.
[3] Ordinateurs de
vote.org a déposé plainte auprès de la
Cour des
Comptes afin que soit examinée la situation du FDI,
dirigé
par Madame Isabelle Falque-Pierrotin, conseiller d’État
apportant actuellement son expertise aux services du
Ministère
de l’Intérieur, en dehors de sa mission statutaire, dans le
cadre du groupe de travail interne visant à consolider le
déploiement des machines à voter.
[4] Notre
communiqué
du 20/12/2007 sur l’appel de l’ASTI.
[5] Maire-info
du 12/11/2007.