Pour le président d’Ordinateurs-de-Vote.org,
Pierre
Muller : « Cette motion va bien au-delà de celle
de
l’ACM[1] qui remonte à 2004. Dans la courte histoire des
ordinateurs de
vote, c’est lointain. A l’époque, l’ajout d’une "trace
papier" semblait
apporter des solutions qui se sont, depuis,
révélées inopérantes.
»
Pierre Muller précise également que «
cette
motion ne peut
être mise au compte d’une frilosité
franco-française : nos
scientifiques font en effet partie du peloton de
tête des pays dans le domaine de la cryptographie et de la
sécurité. »
La récente position de l’ASTI devrait
utilement éclairer le ministère de
l’intérieur dans la décision
délicate qu’il doit
prendre
suite aux travaux de son groupe de travail interne sur les machines
à
voter.
L’ASTI
(Fédération
des
Associations Françaises des Sciences et des Technologies de
l’Information) a adopté le 13 décembre 2007 la
motion suivante :
« La Fédération des Associations Françaises des Sciences et des Technologies de l’Information appelle à ne pas recourir au vote électronique anonyme au nom du principe de précaution.
L’ASTI est convaincue que les sciences et technologies de l’information peuvent contribuer positivement au développement de la démocratie. Elle tient cependant à alerter les pouvoirs publics sur l’impossibilité, en l’état actuel de la technologie, de réaliser un vote anonyme contrôlable directement par les électeurs et en conformité avec les dispositions de la Constitution et du Code électoral. Des recherches se développent mais n’ont pas encore abouti à des systèmes permettant l’exercice d’un contrôle démocratique indiscutable.
Dans l’attente de ces avancées scientifiques et technologiques, l’ASTI recommande que de telles recherches soient poursuivies et que pouvoirs publics, partis politiques et société civile ne recourent en aucune manière au vote électronique anonyme, y compris au moyen de machines à voter. »
« À l’heure où les
présidents d’universités et de nombreux
organismes ont recours au
vote électronique, l’appel de l’ASTI à ne pas
recourir à
ces technologies immatures, ainsi que
l’enquête ouverte par la CNIL (Commission Nationale
Informatique et
Libertés) - à la demande
d’Ordinateurs-de-Vote.org - devraient
encourager les universités à mettre en place de
véritables structures
de concertation et de participation démocratiques
» ajoute Pierre
Muller
avant de conclure : « La précipitation avec
laquelle la direction du
FDI (Forum des Droits sur l’Internet) vient de diffuser son rapport
intermédiaire
incomplet mais "rassurant" sur les machines à voter
rappelle, s’il le
fallait, l’importance éthique et scientifique de
structures
indépendantes comme l’ASTI. » [3]
Complément du 21 décembre :
La motion adoptée par l’ASTI est publiée sur les sites de l’EPI et du CREIS, deux des associations formant la fédération d’assocations qu’est l’ASTI (Fédération des Associations Françaises des Sciences et des Technologies de l’Information).
Complément du lundi 11 février : la motion est publiée sur le site de l’ASTI.
Contacts presse d’ordinateurs de vote.org :
Pierre Muller, Président Ordinateurs-de-Vote.org, 06 63 72 63 56 - presse AT ordinateurs-de-vote.org
[1] ACM Recommends Integrity, Security, Usability in E-voting. L’ACM (Association for Computing Machinery) est une association d’informaticiens fondée en 1947 et comprenant plus de 80.000 membres à travers le monde.
[2] Cf notre communiqué du 3 décembre 2007 - Votes par Internet dans les universités bloquées : intervention du président de la CNIL.
Cf notre communiqué du 18 novembre 2007 - Votes par Internet dans les universités bloquées : Ordinateurs-de-Vote.org saisit la CNIL, et propose des experts.
[3] Rappelons qu’Ordinateurs de vote.org a déposé plainte à la Cour des Comptes afin que soit examinée la situation du FDI, dirigé par Madame Isabelle Falque-Pierrotin, conseiller d’état apportant actuellement son expertise aux services du Ministère de l’Intérieur dans le cadre du groupe de travail interne visant à consolider le déploiement des machines à voter.